Zhang Xueliang, né en 1901 et décédé en 2001, était surnommé le 'Jeune Maréchal'. Fils du puissant seigneur de guerre Zhang Zuolin qui contrôlait la Mandchourie, il a hérité d'un territoire stratégique dans le contexte troublé de la République de Chine. La période des seigneurs de guerre, de 1916 à 1928, a vu la Chine divisée entre différents chefs militaires régionaux, chacun contrôlant son territoire.
En 1928, Zhang Zuolin, le père de Zhang Xueliang, est assassiné par les Japonais dans un attentat à la bombe contre son train. À seulement 27 ans, Zhang Xueliang hérite d'un territoire stratégique en Mandchourie et d'une armée de 300,000 hommes. Cependant, il doit faire face aux ambitions croissantes du Japon qui convoite les ressources de la Mandchourie et contrôle déjà le chemin de fer Mandchourien Sud.
Le 18 septembre 1931, l'incident de Mukden marque le début de l'invasion japonaise de la Mandchourie. Les Japonais font exploser une section du chemin de fer et accusent les forces chinoises. Zhang Xueliang, suivant les ordres de Chiang Kai-shek, adopte une politique de non-résistance, permettant aux Japonais d'occuper rapidement toute la Mandchourie. En 1932, ils créent l'État fantoche du Manchukuo. Cette décision controversée vaut à Zhang Xueliang de nombreuses critiques nationales.
L'incident de Xi'an, du 12 au 25 décembre 1936, est l'événement le plus célèbre de la vie de Zhang Xueliang. Avec Yang Hucheng, il enlève Chiang Kai-shek pour le forcer à cesser la guerre civile contre les communistes et à s'unir contre l'invasion japonaise. Après treize jours de négociations tendues impliquant le Kuomintang, Zhang Xueliang et le Parti communiste chinois, un accord est conclu pour former le Second Front Uni contre le Japon.
Après l'incident de Xi'an, Zhang Xueliang est arrêté et jugé par Chiang Kai-shek. Il commence alors une captivité qui durera 50 ans, de 1936 à 1990. D'abord emprisonné en Chine continentale, il est transféré à Taiwan en 1949 avec le gouvernement nationaliste. Son statut évolue de héros national à prisonnier politique. Il est finalement libéré en 1990 et s'exile aux États-Unis où il vivra ses dernières années.